Après plusieurs années d’absence, les seniors féminines font leur retour. Que représente ce come-back pour le club ?
C’est un véritable symbole. Il y a trois ans, après une saison pourtant prometteuse, plusieurs joueuses avaient arrêté, ce qui avait été une grande déception. Mais dès ce moment, notre volonté était claire : reconstruire sur le long terme une filière féminine solide, capable de répondre aux exigences techniques, sportives et réglementaires, notamment en matière d’arbitrage.

Vous auriez pu relancer une équipe tout de suite après. Pourquoi avoir attendu ?
Nous y avons effectivement pensé. Mais nous avons préféré prendre le temps de poser des bases durables. Ce projet devait s’inscrire pleinement dans la stratégie globale du club. Il ne s’agissait pas simplement de recréer une équipe, mais de construire un cadre structuré, avec un encadrement de qualité, et une vision ambitieuse pour notre filière féminine.

Quelles ont été les étapes clés de cette reconstruction ?
La première étape a été de stabiliser les équipes jeunes, en particulier les U15 et les U18. D’année en année, leurs effectifs se sont renforcés. Aujourd’hui, nous avons même des ambitions régionales pour ces catégories. Parallèlement, nous travaillons à démixer progressivement les plus jeunes catégories — U11, U13 — afin d'offrir un parcours 100 % féminin cohérent et structuré.

Donc les jeunes sont au cœur du projet ?
Absolument. Les U15 et U18 sont déjà les piliers de notre filière. À court terme, notre objectif est de les faire accéder au niveau régional. À moyen terme, nous voulons offrir à toutes les filles, dès les U11, la possibilité de jouer entre elles. Le retour d’une équipe senior s’inscrit comme la suite logique : elle constitue une finalité vers laquelle nos jeunes peuvent se projeter.

Quels sont les objectifs pour cette nouvelle équipe senior ?
L’idée, c’est de construire une équipe compétitive, encadrée avec exigence, et pleinement intégrée au projet du club. Au sein du club, notre ambition est claire : offrir les mêmes opportunités aux filles et aux garçons, en leur permettant à toutes et tous de s’épanouir et d’atteindre le plus haut niveau. À cinq ans, notre objectif est d’accéder au niveau pré-national avec les seniors féminines.

Concrètement, que mettez-vous en place pour encourager la féminisation du club ?
Nous intervenons régulièrement dans les écoles et collèges pour sensibiliser et susciter des vocations. Mais au-delà des actions ponctuelles, c’est un état d’esprit : créer un environnement qui donne envie. Cela passe par la valorisation de nos équipes, la mise en lumière de notre savoir-faire, et le partage d’une ambition commune, inclusive.

Et au-delà du terrain, comment accompagnez-vous les jeunes filles ?
L’accompagnement passe par la formation des encadrants et le suivi individuel des joueuses. Le handball doit être un espace d’épanouissement personnel. On veut offrir aux filles des repères, des modèles et des perspectives concrètes. Il ne s’agit pas uniquement de performance, mais aussi de développement humain.

Quelle est votre vision à long terme pour le handball féminin à l’Entente ?
Nous voulons bâtir une filière complète, des plus jeunes jusqu’aux seniors. Il ne s’agit pas simplement d’avoir des équipes féminines, mais de construire un véritable parcours, avec des étapes claires, des objectifs ambitieux et une identité forte. Chaque jeune, qu’il soit garçon ou fille, doit pouvoir pousser la porte du club en se disant : "Ici, j’ai ma place. Ici, je peux grandir, progresser et réussir, avec les mêmes chances, le même accompagnement et les mêmes ambitions que les autres."