À l'occasion de l'ouverture de la nouvelle saison de l'Entente Puisaye Handball, Baptiste Coudray, président du club, a été honoré par la remise d'une médaille saluant son engagement et son investissement pour le handball local.
Reconnu pour son travail acharné et son rôle clé dans le développement du club, Coudray a su transformer une petite structure en un acteur incontournable du handball régional. Cette distinction marque une étape symbolique dans son parcours, alors que l'équipe entame une nouvelle saison pleine d'ambitions
Cette médaille vient poser un jalon dans ta carrière, qu’est ce qu’elle représente pour toi ?
Baptiste: Elle est là, dans mon salon ! Plus sérieusement pour moi, c’est un véritable accomplissement, une grande fierté. C’est le résultat de plusieurs années de travail, à la fois en tant que coach et en tant que président. Bien sûr, il y a les titres collectifs, mais il est toujours gratifiant de recevoir une forme de reconnaissance pour le travail accompli. Cela dit, cette reconnaissance n'est pas seulement personnelle. Elle reflète également le travail d'une équipe, ainsi que de toutes les personnes qui m'ont soutenu et accompagné tout au long de ces années. C'est un ensemble de choses qui me viennent en tête. Je pense à la fois à des souvenirs en tant que joueur, mais aussi à mes premières années en tant qu'entraîneur, après ma blessure. Ce n'était pas une période facile, mais j'ai développé une véritable passion pour ce rôle. Je ne m'attendais pas forcément à avoir ce parcours, mais aujourd'hui, cela représente beaucoup pour moi,
tant sur le plan personnel que professionnel.
Je m’investis beaucoup dans le handball, ce qui implique parfois de mettre entre parenthèses ma vie personnelle, et cet accomplissement reflète également tout ce que je donne au quotidien. J'ai bien sûr une pensée particulière pour mes joueurs, ainsi que pour ceux qui ont marqué ces années de travail et de partage.
Quels sont les principaux défis auxquels tu as dû faire face au cours de tes années d’engagement dans le club ?
Baptiste: En tant que joueur, les défis ont été nombreux. À l'époque, notre club venait tout juste d'être relancé, et nous formions une équipe jeune. Très vite, certains joueurs ont été convoqués à des sélections départementales, ce qui nous a tous motivés à nous dépasser. Un de nos premiers objectifs était de faire connaître le club au niveau régional. J'ai eu la chance de participer à plusieurs compétitions, dont une que j'ai remportée en 2006. Cela a contribué à poser le nom de notre club sur la carte régionale, même si ce n'était pas encore une émergence complète. Avant la descente de prénationale, j’ai toujours vu le club progresser. Il était en constante ascension, ce qui a été un élément important dans mon parcours. En tant qu’entraîneur, cette expérience m'a donné envie de montrer que notre territoire avait un
vrai potentiel handballistique, même si nous avions un certain retard par rapport à d'autres départements voisins. J'ai toujours cherché à tirer le meilleur de mes joueurs, pour leur prouver que nous étions capables de grandes choses, malgré les aprioris.
Aujourd'hui, en tant que président, c’est un tout autre rôle. On adopte une vision plus large, avec plus d'exigence. Il ne s'agit plus seulement de la performance sportive, mais de la gestion globale d’un club, tant sur le plan masculin que féminin. Il faut veiller à que tout soit cohérent pour parvenir à un projet commun qui fonctionne dans l'ensemble des catégories.
Peux-tu nous parler des grandes étapes qui ont marqué l'évolution de votre club depuis que vous en êtes président ?
Baptiste : Les étapes clés de notre parcours ont commencé par un constat. Je ne suis pas dans l'optique de critiquer le passé, bien au contraire, j’ai beaucoup de respect pour tous les présidents qui ont permis à notre section d’atteindre le niveau actuel. Cependant, nous avons dû faire face à des cahiers des charges de plus en plus exigeants. Au début, nous étions peut-être un peu critiques face à ces contraintes, mais avec le temps, nous avons appris à les voir différemment. Ce que l’on percevait comme des obstacles s'est transformé en fondations sur lesquelles nous avons pu nous appuyer pour nous développer.
La première grande étape a été la structuration du club. Après une saison où nous sommes montés en prénationale, nous avons pris conscience des exigences, tant sportives qu'économiques, que cela demandait. Il était nécessaire de structurer le club en profondeur, car nous sortions de deux saisons difficiles où nous perdions des points chaque année, notamment à cause des exigences en matière d’arbitrage. Nous n’avons pas révolutionné le club, mais nous avons cherché à instaurer un équilibre, tant sur le plan sportif que sur celui des exigences réglementaires. Nous avons aussi beaucoup travaillé sur l’arbitrage, pour répondre aux normes imposées, ce qui a été l'un des plus grands défis.
Cette étape a sans doute été celle qui m’a le plus tenu éveillé la nuit, car chaque fin de saison, il y avait toujours cette crainte de ne pas avoir rempli les objectifs. En tant que président et entraîneur, je portais une double casquette qui ajoutait une pression supplémentaire. Si nous ne remplissions pas les exigences, c’était aussi moi, en tant qu’entraîneur de l’équipe fanion, qui devrais en assumer les conséquences. Cela m'a beaucoup motivé, mais c’était également une grande source de stress. Je ne voulais pas dire à mes joueurs, après tout le travail fourni, que nous allions perdre des points à cause d’un manque de conformité.
Finalement, l’un des grands enjeux de ce premier mandat a été de faire un état des lieux, puis de créer une base solide pour que le club puisse se développer sur des fondations stables et durables.
Comment vois-tu l’évolution du handball dans ta région dans les prochaines années, et quel rôle le club peut-il y jouer ?
Baptiste : J’ai toujours eu pour objectif d’apporter de la nouveauté en proposant des idées originales, sans forcément suivre les tendances existantes. Bien que les choses évoluent au fil des années, mon ambition reste de créer et d’innover. Aujourd'hui, notre club occupe une place importante, même s'il n'évolue pas au plus haut niveau régional.
Il reste néanmoins le club phare du département sur le plan handballistique cette année.
Je pense qu'à l'avenir, il sera crucial de montrer que même dans les petites villes, dans les territoires ruraux, il est possible de créer un véritable engouement pour le sport, pour un club, qui a une vraie ambition sportive. L'objectif n'est pas de prouver quoi que ce soit, mais de continuer à évoluer, à être force de proposition pour notre territoire et, plus largement, pour le département. Nous devons poursuivre notre croissance. Quand un club est sous les projecteurs, il est davantage observé. Cet aspect signifie qu'il y a encore beaucoup de choses à mettre en place et à améliorer. Par ailleurs, cela
s'accompagne d'une volonté des acteurs politiques locaux de favoriser le développement du sport sur le territoire, tant en termes de pratique que d'infrastructure.
Toutefois, ces deux dernières années, nous avons réussi à susciter un bel engouement autour du club, notamment grâce aux performances de l’équipe fanion et à l’intérêt grandissant des jeunes. Cela montre que nous avons un rôle important à jouer.
Notre défi principal est d'évoluer avec les moyens dont nous disposons, malgré notre statut de petite ville. Avec seulement 2 500 habitants, notre objectif est de faire de notre ville une place forte du handball. Le message que je veux faire passer aux clubs des zones rurales est qu'avec de la volonté et de la détermination, même sans grands moyens, on peut accomplir de belles choses pour nos territoires. Nous n'avons pas besoin d’être une grande ville pour réussir. Si nous parvenons à instaurer cet état d’esprit, nous aurons déjà accompli beaucoup, au-delà même de notre propre discipline.
Propos recueillis et transcrits par Pierre Bouveur
Images : Caroline Bouilloux